Edito #9: /::/oui! il faut!

 

[n’ayant pas réussi à faire d’édito dans les temps en raison de la pression ordinaire, du stress habituel et de l’angoisse lambda, les tôliers s’excusent et espèrent que cet extrait de leur correspondance intime pourra en tenir honnêtement lieu]

 

 

 

De: sammysapin@outlook.fr

A: gregoire.damon@gmail.com

 

Objet: /::/oui! il faut!

 

Salut camarade de galère,

 

 

Figure-toi que je suis allé chez Puyg en début de semaine (j’avais le temps). On a bien picolé. Il est toujours aussi cintré. Sa face est rouge brique, on dirait une brique avec une bouche. Il fait des grosses blagues à tout le monde dans la rue. On est allé voir sa boulangère. Elle a effectivement des yeux de poisson. Mais les baguettes qu’on lui a achetées ne sentent pas la mer. Là-dessus il a exagéré.

 

Cet enfoiré-de-Puyg  n’a même pas lu le dernier numéro de realpoetik. Si même les gens qui écrivent pour nous ne nous lisent pas, on est bien barrés. Puyg n’a donc pas vu notre ajout à la fin de son édito. Je lui ai dit qu’on allait lui répondre dans le numéro 9. Il prétend que ça ne le dérange pas, que c’est le jeu. Ce qui me rassure, d’une certaine manière. Tu sais comme je tiens à Puyg. Et comme il peut se vexer d’un rien.

 

Par rapport à ce que Puyg racontait: on pourrait dire qu’on se publie, qu’on publie nos propres textes dans notre propre revue (au lieu de faire de façon plus distanciée notre boulot de revuiste) pour la bonne et très simple raison qu’on est les seuls à pouvoir/vouloir publier ces textes-là. C’est une question d’espace. On a fait cette revue realpoetik pas pour faire une revue mais pour publier certains textes, dont les nôtres, qui n’auraient pas trouvé de place ailleurs (notamment les masses).

 

C’est à peu près la même chose que d’écrire un livre parce qu’on voudrait pouvoir tomber sur un bouquin comme ça et le lire. On fait le pari qu’il existe des gens comme nous qui ne sont pas nous et qui auront souhaité sans le savoir lire ce livre et qui le liront. Ou qui découvriront des textes dans realpopo et se diront : c’est ça qu’il fallait faire.

 

J’ai d’ailleurs dit tout ça à Puyg. Il s’est marré, m’a regardé avec ses grands yeux pochés, sans dire un mot.

 

Sinon: je suis bien content qu’on publie ce coup-ci un poète qui s’appelle tout bêtement « Kévin ». Il fallait le faire. Et ses moustiques sont très bien.

 

Ton texte sur P. Jaffeux pour moi c’est vraiment un bon texte ; j’espère comme toi que ça ne le blessera pas, mais son œuvre est publique, en publiant il s’expose, comme nous tous, à la critique. C’est le jeu comme dirait Puyg.

 

J’ai transmis tes conseils/consignes à Sabrina. Elle a l’air d’accord.

 

Et donc on met le Grosse Maman Lefebvre: depuis le temps qu’on en cause!

 

Pour le camarade Bouisset effectivement son texte tabasse. Mais vu que c’est la préface d’un livre qui n’a jamais vu le jour, et qu’il y fait quand même pas mal référence, je pense qu’on devrait ajouter quelques lignes de présentation sinon les gens comprendront pas de quoi qu’on cause.

 

Ce numéro 9 est une affaire qui roule. Enfin presque.

 

La bise cow-boy,

 

Sapin, IIIème du nom.

 

Ce courrier électronique ne contient aucun virus ou logiciel malveillant parce que l’Antivirus avast! l’a enduit de gel antiviral qui garantit une protection à 100% contre le malheur, la grossesse et les autres infections épistolairement transmissibles. Les protections mails Avast antivirus ne remplissent pas seulement les standards de qualité internationale mais les dépassent. C’est pourquoi des millions d’hommes et de femmes à travers le monde font confiance à la marque Avast. Grâce à notre savoir-faire unique, nos protections mails ont une odeur agréable.

 

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De: gregoiredamon@gmail.com

A: sammysapin@outlook.fr

 

Objet: RE:/::/oui! il faut!

 

Ma petite caille en sucre,

 

 

 

Trois mots en vitesse parce que je suis claqué. D’abord, c’est pas Kévin, c’est Kevin, sans accent, c’est pour faire américain, il a bien insisté là-dessus. Et aux dernières nouvelles, malheureusement, il s’avère qu’il a un nom de famille. Du coup il veut qu’on le rajoute. Même si ça fait coureur automobile.

 

Ensuite, d’accord avec ce que tu dis sur le Puyg. Mais j’aime bien l’idée de publier des trucs qui nous en mettent un peu dans la gueule : un jour, on va forcément se transformer en vieux cons qui prennent la pose pour la postérité, une petite fessée de temps en temps ralentira peut-être le processus.

 

Autre chose à pas oublier : dire aux gens que REALPOETIK va se matérialiser dans la réalité réelle le dimanche 22 janvier, à 17 heures au Périscope, à Lyon, 69, sous la forme de :

 

Heptanes Fraxion,

 

Pénélope Corps,

 

Laurent Bouisset,

 

Claire Rengade.

 

Je te redonne l’adresse : 13 rue Delandine, deuxième arrondissement, entre la gare de Perrache et l’ancienne prison qu’ils ont transformée en fac catho.

 

Et oui, l’entrée est bien gratos, et oui, tu peux emmener tes potes, et ils trouveront à picoler sur place pour un prix modique.

 

Que des geysers de morbier fondu jaillissent dans ta maison,

 

 

 

Révérend-père Grégoire