Édito #13 – CE NUMÉRO PORTE MALHEUR

Ne lisez pas REALPOETIK #13.

 

Ne lisez pas REALPOETIK #13, parce que le temps meurt vachement, parce que les gens passent, parce que Macron est président, parce que la sixième grande extinction est en marche et qu’il va falloir se bouger le cul si on veut espérer participer à la septième, parce que votre quartier est un chantier géant qui vous émiette vos siestes pire qu’un concert d’Einstürzende Neubauten, parce qu’Otomo Sakahama malgré les apparences n’a jamais été le nom d’un plasticien conceptuel, parce qu’il existe des bars à chats et des psys pour chiens, parce que le monde est en proie à une armée de végétaliens assoiffés de sève prêts à éradiquer les dernières pousses de quinoa authentique de la surface de la terre.

 

Ne lisez pas REALPOETIK #13, parce que l’hiver nucléaire est proche et qu’il y a des soldes chez Damart.

 

Ne lisez pas REALPOETIK #13, parce qu’il y a sûrement d’autres solutions pour ce que vous avez – l’alcoolisme, le tuning, un marabout à moins de cinq bornes de chez vous, une scie à métaux et un sac de sport, et que tout ça bouffe quand même moins de bande passante.

 

Ne lisez pas REALPOETIK#13, parce que 13 + 649 + 4 = 666, ça ne s’invente pas.

 

Ou alors, si vous faites fi des avertissements, si vous tenez quand même à lire REALPOETIK #13, que ce soit en connaissance de cause.

 

Sachez donc :

 

Que dans REAL #13, à l’étage REALPOESI, vous risquez de croiser Julien Amillard traînant son goutte-à-goutte à la recherche de l’esprit de la gangsta poésie médiévale. Ainsi que Stéphane Bernard en train de raconter ses années au foyer de jeunes travailleurs, avec un gros focus sur ses rapports.

 

Qu’à l’étage REPRODUCTION, c’est Mélissa Beauzet qui se chargera de l’affaire à la place de Jane Austen.

 

Enfin, personne n’est parfait, tout le monde fait des erreurs, mais si vous devez absolument lire la MASSE CRITIQUE de REALPOETIK #13, apprenez, gravez-vous bien dans la mémoire, que Sabrina Hamdaoui en finira jamais de chanter les grands maigres, et que Laurent Bouisset s’est fait une tête de disque rayé.

 

Vous voyez, on vous prend pas en traître.

 

On vous prévient.

 

On applique le principe de précaution.

 

Alors, si malgré tout vous décidez de lire REALPOETIK #13, lisez-le comme vous vous bourreriez la gueule tout seul le jour de l’enterrement d’un ami, parce que le cimetière est à 132 euros de train ou 40 euros de covoiturage de chez vous, mais que vous voulez quand même marquer le coup.

 

Lisez-le comme si vous le lisiez en fraude, dans les chiottes de l’usine, ou sous les draps, dans le dortoir du pensionnat, alors que les pions vous croient en train de vous masturber sagement comme tout le monde.

 

Lisez-le comme si c’était votre dernière nuit torride avant de vous embarquer pour un Bordeaux-Strasbourg en car.

 

Lisez-le avec gourmandise.

 

Lisez-le avec amour.

 

Les Tôliers.