Édito #14 – CE NUMÉRO EST PLACÉ SOUS LE SIGNE DE LA LIMACE

 

 

La limace.

 

Formidable, intrigante créature.

 

Animal à sang froid.

 

Dont l’activité est nocturne et minime.

 

Qui se déplace au moyen de son propre mucus.

 

Hermaphrodite.

 

Ou plutôt : tantôt mâle, tantôt femelle.

 

Si ce numéro est placé sous son signe, ce n’est vraiment pas un hasard. Ni une coïncidence. Ni une fantaisie astrologique. Ni une conjuration. Ni un complot, encore que.

 

Notre déférence, notre estime, notre respect et notre admiration envers ce sublime gastéropode ne connaissent absolument et pour de bon aucunes bornes ni frontières ni murs.

 

En tout, nous voulons lui ressembler.

 

C’est ce qui explique que ce numéro 14 paraisse aujourd’hui : soit cinq, ou même six mois après le numéro 17.

 

Car il ne faut pas pousser.

 

Lafargue avait raison de dire :

 

qu’une étrange folie possède les classes ouvrières des nations où règne la civilisation capitaliste

 

et :

 

que cette folie traîne à sa suite des misères individuelles et sociales qui, depuis des siècles, torturent la triste humanité

 

et :

 

que cette folie est l’amour du travail, la passion moribonde du travail, poussée jusqu’à l’épuisement des forces vitales de l’individu et de sa progéniture.

 

Il avait vu juste. A sa place, on ne dirait pas mieux.

 

Et d’ailleurs, les auteurs de ce numéro non plus, car :

 

À part Julien Boutreux, qui, par provocation, et par goût de ne rien faire comme les autres, est à donf,

 

On se contentera, avec A. Mouton, de dresser l’bilan et d’attendre qu’on nous rappelle….

 

avec Laurent Santi, de laisser parler les p’tits papiers

 

avec Sabrina Hamdaoui, d’aller découvrir José Donoso à la bibliothèque la plus proche de chez soi, parce qu’il y a des fauteuils…

 

et avec Dante Fiasco, de compter l’pognon, c’est moins crevant que le gagner

 

Si ce numéro est si riche en mucus et tentacules, c’est grâce à John Littlehorse.

 

En vous la souhaitant bien bonne et très baveuse,

 

Les tôliers