Après un été sans accident vasculaire cérébral, REALPOETIK est de retour pour un numéro d’octobre sans rhinocéros et sans prix Nobel de Physique.
Son petit nom : #7. Dans ses langes : balance devant, scorpion derrière. À part ça, contient toujours plus de poésie, toujours plus de réel frisquet-pluvieux, toujours plus de bronchites surinfectées, de trentenaires, de chauves, de Suisses, de sans-papiers, de militants barbus, autant de raisons de ne pas se laisser abattre.
C’est que les tôliers (pour vous servir) n’ont pas chômé depuis la mi-juillet.
Quelques chiffres : quatre-vingt-quinze cigarettes fumées en préparant le numéro, vingt-huit cafés ingérés, quatre kebabs dont deux mayo sans oignons, deux pizzas surgelées, un kilo de pâtes, huit litres de bière, quatre bouteilles de vin dont une bouchonnée, une course éperdue à deux heures du matin derrière un bus de nuit, une sandale désintégrée, un kyste vaincu, des débats houleux, une redéfinition permanente du réalisme socialiste dans une société néolibérale.
Et des dizaines de textes reçus, une demi-douzaine de réponses positives, cinq notices-auteurs mitonnées gratuitement et à disposition des auteurs du Lagarde & Michard édition 2058, quelques descentes avec batte de base-ball chez des poètes si peu soucieux de leur gloire que pour leur soutirer un poème il faut faire une descente chez eux avec une batte de base-ball, un ou deux travailleurs du verbe priés amoureusement de retravailler leur texte pour pas un rond sous prétexte que si c’est presque génial c’est que ça peut être mieux, avec la nécessaire mauvaise conscience des putains d’esclavagistes que nous sommes.
Puis l’heure est solennelle : c’est le premier mois d’octobre 2016 que connaît l’humanité. Pour fêter ça dignement, au rayon REALPOESI, Jean-Baptiste Happe lit sa nécrologie et Heptanes Fraxion reçoit des coups de fil sympathiques.
Au rayon REPRODUCTION, Lapin vit avec un énorme stress.
Dans le bouillonnement théorique de la MASSE CRITIQUE, Jakob Adrian Vogelsang dit oui, Jakob Adrian Vogelsang dit bôf, et Émile Puyg refuse d’en tuer un deuxième.
La beauté plastique, ce mois-ci, sort tout armée de la cuisse des pinceau/plume/burin/pointe-sèche/gouge de Michel Poulain (pas celui du chocolat, l’autre, avec les lunettes).
Bref, vous ne vous suiciderez pas avant d’avoir lu le numéro jusqu’au bout, les plus audacieux sauceront leur ordinateur avec un bout de pain.
On vous la souhaite bien bonne, bien longue mais pas douloureuse,
Les Tôliers.