reniflant la morve le nez
s’emballe à tout couler
les mouchoirs avec des
trous de balles dedans
sont des restes de guerre
des marques de peine
il suffit que tu pleures
pour que des tranchées
se fendent à la même
place sous le chant des
sirènes des bateaux
à l’arrêt dans le port
que la tristesse fasse
des nœuds au soleil
que les arbres soient
des maisons penchées
et la pluie au milieu
délimitant les jours
continuera son travail
de frontière entre le
matin et le soir le vide
et l’oubli le jardin et la
ville le repassage et les
plis de robe sur la chaise